L’ambiguïté d’être à la fois un inconnu et un personnage public
Il n’est ni le fondateur, ni le précurseur du Street Art, il en est néanmoins un acteur incontournable.
C’est au tout début des années 2000 que le nom de l’artiste Banksy apparaît aux yeux du grand public. Pochoiriste dénonçant les codes de la société de consommation, il cultive un mystère sur son identité. Un mystère qui entretient sa légende au fur et à mesure que sa cote sur le marché de l’art progresse.
Ce que nous savons ou pensons savoir
Né en 1974 dans le sud de l’Angleterre à Bristol, il aurait fait ses premières armes au sein des « Bristol DryBreadZ Crew (DbZ) », un crew de graffeurs dans les années 90. Il expose pour la première fois en 2000 dans un restaurant de Bristol : Le Severn Shed.
Son travail provocateur et de dénonciation de la société font de lui un artiste controversé et prometteur.
Banksy s’affirme et s’exporte
Tout en conservant son anonymat, Banksy multiplie ses interventions en Angleterre et à l’étranger. En 2004, il détourne des billets en remplaçant l’image de la reine d’Angleterre par celle de Lady Diana et en y inscrivant la mention : « Banksy of England ». En 2005, dans le cadre du projet « Santa’s Ghetto », c’est à Bethléem. En intervenant sur le mur séparant Israël et la Palestine, l’artiste critique ouvertement la situation au Moyen Orient. En 2006, c’est la politique des États Unis à l’égard des prisonniers de guerre qu’il questionne en exposant un mannequin vêtu de l’uniforme des prisonniers de Guantanamo à l’intérieur du parc d’attraction Disneyworld.
L’énigme grossit… Mais qui est ce Banksy ?
« Robin Cunningham est Banksy ! » L’artiste serait démasqué. C’est ce qu’affirme « The Mail Of Sunday » en 2008. Mais le journal étant jugé peu crédible, le mystère demeure et Banksy reste dans l’ombre.
Toujours plus coté et médiatisé malgré le mystère qui entoure sa personne, Banksy s’invite en 2010 au cinéma et réalise « Faites le mur ». Ce documentaire est centré sur un intriguant personnage, le français Thierry Guetta, cousin de Space Invader et fan de Banksy. Les rumeurs vont bon train et bien que le documentaire montre le contraire, le monde est convaincu Thierry Guetta est Banksy.
Assoiffé de médiatisation, Banksy organise une exposition géante en 2015 sous la forme d’un parc d’attraction ou plutôt d’une parodie de parc d’attraction : Dismaland.
L’étau se resserre autour du street artiste
Après de longues recherches, une révélation semble démontrer que Banksy est Robert Del Naja, le leader du groupe Massive Attack. En effet, les villes et dates de tournées du groupe correspondraient aux interventions de Banksy.
Banksy s’exprime enfin
« Je choisis de garder mon identité cachée parce que souvent, quand vous connaissez l’artiste, vous pensez connaître son art, et je veux garder le mystère de mon art. »
Devenu maître dans l’art de cultiver son anonymat, Banksy se justifie tout en observant sa cote grimper ainsi que l’intrigue autour de son identité.
Nouveau rebondissement en 2016: la Queen Mary University publie une étude sur l’artiste. Et là, grande surprise, le nom de Cunningham resurgit grâce à une méthode de profilage géographique. Cependant cette méthode est critiquée et se révèle peu rigoureuse.
Un nouveau coup de génie de Banksy
Toujours aussi percutant, Banksy soulève à nouveau de monde de l’Art en 2018. Une de ses œuvres « Girl with ballon » s’autodétruit quelques secondes après que le dernier coup de marteau ait retenti lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s. L’œuvre, adjugée à 1.200.000€ gagne à nouveau en valeur et ajoute encore de l’intrigue autour de sa personne et de sa capacité à nous surprendre.
Après 20 ans de carrière, Banksy reste dans l’anonymat le plus total malgré des recherches et études à son sujet. Il réussit à ne pas dévoiler son identité et à cultiver un intérêt grandissant à chacune de ses interventions.
Peut-être bientôt la fin du plus grand et lucratif mystère de l’art contemporain.
